jeudi 7 juillet 2016

LA DOULEUR

LA DOULEUR NOUS JETTE DANS LES BRAS DES LABOS

Quand on souffre d'une douleur, on voudrait que ça s'arrête, tout de suite, peu importe comment,  ou par quel moyen. Les médecines naturelles, dans ce domaine, ont peu de prise car elles sont rarement des médecines d'urgence et là, il y a urgence. Alors on se jette dans les bras de la médecine allopathique et, en effet, la douleur passe, très vite. Mais il y a un prix à payer pour ce confort chimique, alors que d'autres solutions existent, même si elles prennent plus de temps.

L'aspirine, le paracétamol et l'ibuprofène n'ont rien d'anodin

Ces trois médicaments font partie de ce que l'on appelle "les antalgiques de pallier 1". Ce sont des antalgiques périphériques destinés aux douleurs légères à modérées. Ils sont dits périphériques car ils agissent au niveau local (plutôt que sur la transmission des signaux de douleur au niveau du cerveau comme les médicaments morphiniques). Même s’ils sont en vente libre, l’aspirine et le paracétamol et l'ibuprofène n’ont rien d’anodin !

L'aspirine : chaque année, des décès dus à une hypersensibilité méconnue à l’aspirine sont enregistrés. De plus, prise régulièrement, l’aspirine peut causer des hémorragies digestives occultes qui entraînent, au fil du temps, une anémie par manque de fer, cette dernière augmentant sérieusement les risques d’infarctus du myocarde. L’aspirine est aussi fréquemment la cause d’ulcères gastriques, notamment quand elle est prise à jeun ou sans eau.

Le paracétamol. Un surdosage régulier (au-delà de 4 g par jour) expose d’abord à des problèmes hépatiques fonctionnels (nausées, mauvaise digestion), puis à la constitution d’une stéatose hépatique non alcoolique, voire d’une cirrhose : la majorité des greffes hépatiques réalisées en France sont le fait d’un surdosage en paracétamol !

L'ibuprofène et ses cousins anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) tels que le kétoprofène, le naproxène... sont, eux, responsables d’ulcères gastroduodénaux après trois mois de prise régulière ainsi que d’accidents cardiovasculaires.

Les analgésiques à base de morphine : un peu plus violents

Les analgésiques morphiniques faibles ou mineurs agissent sur le système nerveux central. Ils sont destinés aux douleurs modérées ou sévères et aux douleurs qui ne sont pas soulagées par les antalgiques de palier 1. 

Ce sont des opioïdes dits faibles, des molécules proches de la morphine (et donc de l’opium). Ils sont souvent combinés avec des antalgiques de niveau 1 car, pris isolément, leur efficacité n’est souvent pas supérieure aux médicaments de niveau 1. Ils ne sont disponibles que sur ordonnance et contiennent souvent de la codéine ou un équivalent. 
On pense là encore qu'il n'y a pas de danger car la codéine est souvent retrouvée dans les sirops contre la toux sèche, les traitements contre la migraine et la douleur en général (notamment l’Efferalgan Codéine). Or, la codéine présente un fort risque d’accoutumance avec des difficultés de sevrage provoquant des crampes abdominales, de la fièvre, des larmoiements, des crises d’angoisse. 

Quant aux médicaments contenant du dextropropoxyphène (DXP), tels que le Di-Antalvic, il a fallu attendre 2011 pour qu’ils soient retirés des marchés européen et français ! Responsables de morts subites, l’Agence euro- péenne du médicament (EMEA) a estimé que les risques, en particulier celui de surdosage mortel – volontaire ou accidentel –, étaient supérieurs aux bénéfices… Huit millions de Français en prenaient régulièrement jusqu’à sa disparition des officines.

Les opioïdes : de la drogue dure

Pour finir, ce qu'il y a de plus fort, ce sont les analgésiques morphiniques (ou opioïdes). Ils sont destinés aux douleurs intenses rebelles aux autres antalgiques et analgésiques. Il s’agit de la morphine et de substances apparentées :
  • la buprénorphine (30 fois plus puissant que la morphine) ;
  • le fentanyl (100 fois plus puissant) ;
  • l’hydromorphone ;
  • la nalbuphine (2 fois plus puissant) ;
  • l’oxycodone (OxyContin) ;
  • la péthidine (Demerol).
Les opiacés (morphine et dérivés), outre les effets indésirables habituels (somnolence, sensations vertigineuses, constipation, nausées, rétention urinaire, dépression respiratoire), provoquent souvent une dépendance physique et psychologique qui implique un sevrage aussi long et pénible qu’en cas de toxicomanie. 

Alors que faire quand on a mal ?

Je vous l'ai dit, les médecines alternatives ne peuvent pas lutter contre les médecines allopathiques pour faire cesser rapidement une douleur, mais, face à une douleur chronique, elles peuvent au moins réduire l'exposition aux médicaments et diminuer ainsi leur effets secondaires nocifs. Trois angles d'attaque sont possibles.

1- Les fondamentaux

  • Perdre du poids. Plus on est lourd, plus on fait le lit de l’inflammation chronique et plus on est exposé à des pathologies dégénératives (notamment rhumatismales).
  • Arrêter le tabac. Même si cela n’a été démontré pour l’instant que chez les patients cancéreux, les malades qui continuent de fumer sont soumis à des souffrances nettement plus intenses que les non-fumeurs ou les fumeurs repentis.
  • Pratiquer une activité physique. Même lorsque la maladie chronique affecte les membres, l’exercice physique quotidien diminue les douleurs en même tant qu’il améliore l’état général et le moral.
  • Apprendre à respirer amplement quand une crise survient. Ralentir la respiration induit une augmentation immédiate du seuil de tolérance à la douleur.
2 - Les grands remèdes de la douleur

Toutes les douleurs n'ont pas la même cause, et il est un peu prétentieux de proposer des compléments alimentaires qui s'adresseraient à tous, uniformément.

Cependant, si on ne devait choisir que trois remèdes, il faudrait recommander : 
Je vous renvoie aux articles que nous avons déjà écrits sur ces compléments (en lien)  pour mieux cerner leurs propriétés.

3 - Les thérapies antidouleurs

L'acupuncture.  Cette branche de la médecine traditionnelle chinoise est bien connue pour agir sur de nombreuses pathologies douloureuses en réduisant également les phénomènes inflammatoires qui lui sont associés. Citons l’arthrite, l’entorse, les pathologies vertébrales, la périarthrite scapulohumérale, le syndrome du canal carpien, mais aussi la migraine de tension, les douleurs dentaires, le syndrome prémenstruel. L’efficacité de l’acupuncture a d’ailleurs été récemment mise en évidence grâce à des tests pratiqués sous imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMF) : la pose d’aiguilles induit une réduction hautement significative de l’activité des centres cérébraux stimulés par la douleur.

L'hypnose ericksonnienne. Cette pratique modifie considérablement la perception de la douleur. En effet, la douleur ressentie se compose de trois parties : la première liée aux souvenirs de douleurs anciennes, la seconde liée à la maladie actuelle et la troisième liée à l’appréhension de la douleur à venir. Se dégager des première et troisième composantes réduit la douleur des deux tiers. Pour la douleur actuelle, à l’aide de suggestions génératrices de sensations agréables, le thérapeute favorisera un changement de perception de la douleur, une levée des blocages instaurés par elle et, pour finir, la mise en place de nouveaux comportements positifs. En quelques séances, le patient est capable de s’autohypnotiser et ainsi de gérer sa douleur au quotidien.

Le massage. Plus qu’un massage de la zone douloureuse, la personne qui souffre a besoin de massages qui harmonisent le corps tout entier. Le shiatsu, le massage californien ou ayurvédique ont ce pouvoir de détendre le corps dans ses trois dimensions : physique, émotionnelle et intellectuelle. De plus, le massage réduit l’inflammation en renouvelant les mitochondries, ces petits organites cellulaires responsables de la production d’énergie, ce qui induit une diminution de la production des cytokines (hormones cellulaires inflammatoires).

La méditatIon : Grâce à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMF), on a découvert que, même si les adeptes de la méditation ont conscience de la douleur, cette sensation n’est pas traitée dans la zone du cerveau responsable de l’évaluation, du raisonnement ou de la formation de la mémoire (région préfrontale, amygdale et hippocampe). Ils ressentent bel et bien les sensations douloureuses, mais abrègent le processus en s’empêchant d’étiqueter ces stimuli comme douloureux. En recourant dans un premier temps à la méditation guidée, en écoutant des CD ou en fréquentant un groupe de méditation, on peut obtenir une véritable sensation de mieux-être.

La pensée positive : Des émotions négatives aggravent la sensation douloureuse alors que les pensées positives augmentent le seuil de tolérance. Il est alors nécessaire de transformer ses croyances relatives à la douleur pour moins en souffrir. Pratiquer des exercices comme ceux proposés par la méthode de visualisation créative Simonton (du nom du célèbre cancérologue américain convaincu du rôle de l’esprit dans le processus de guérison) peut aider à sortir de l’impasse psychologique créée par l’état douloureux. Il s’agit d’observer ses croyances une par une et de les transformer en des croyances plus justes, plus indulgentes, plus joyeuses et porteuses d’espoir.

Je sais que pour ceux qui souffrent intensément, ces conseils paraîtront insuffisants et que ceux qui utilisent notamment les antalgiques les plus puissants auront du mal à envisager de s'en passer. Mais au vu des effets secondaires des antidouleurs chimiques, il faut tâcher de diminuer autant que possible les quantités consommées et dans ce cas, les médecines alternatives peuvent être d'un grand secours.

Une dernière chose

Si vous ne souhaitez pas envisager d'autre choix que les antalgiques chimiques de deuxième et surtout de troisième catégorie (opiacées), je vous recommande d'appliquer le protocole suivant :
Avant la prise d’anti-douleurs, penser à saturer l’organisme en sel liposoluble de magnésium (en dehors de toute insuffisance rénale terminale). Cela permet de diminuer d’environ 30 % la dose d’antalgiques nécessaire. Il est évidemment recommandé de continuer après l’opération tant que durent les douleurs en demandant un suivi médical.
Après la prise d’anti-douleurs, combiner :

  • Opium 30 CH, 3 granules trois fois par jour pendant le temps des antalgiques morphiniques
  • et la semaine qui suit leur arrêt : Nux vomica, 3 granules deux fois par jour tout le temps de la prise des antalgiques, puis une dose en 9 CH le jour de l’arrêt des antalgiques, en 12 CH le deuxième jour, en 15 CH le troisième et en 30 CH le quatrième ;
  • Kudzu (Pueraria montana), plante reconnue posséder une certaine efficacité face aux substances induisant une dépendance, 2 gélules deux fois par jour pendant un à trois mois selon le degré de dépendance.

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